Comment s’informer pour participer ?

L'information, à la fois moteur et maillon faible des démarches participatives : trop d'informations techniques, besoins de vulgarisation, de controverses aussi... Le défi de la qualité  de l'information, entre fake-news et réseaux sociaux, est plus que jamais essentiel.

Les citoyens peuvent-ils se forger un jugement éclairé ? Cette simple question nous renvoie à l’enjeu fondamental de l’information dans la vie démocratique : la transparence et l’accès, la qualité et la disponibilité. Il s’agit, concrètement, de multiples défis posés à tous les dispositifs de participation, en lien aussi avec l’évolution des  habitudes d’information de chacun.

Cela porte à interroger l’état du droit et les procédures, entre secret et ouverture ;  aussi bien que les ressources, en temps, en expertise, et les pratiques réelles. Cela conduit à identifier les progrès à accomplir, les voies exigeantes entre déficit d’information et surabondance.

La chercheuse Ilaria Casillo discute la force et les failles du modèle français porté par la Commission nationale du débat public – tandis que Sara Germain analyse en contrepoint le système canadien. Les avocats Irène Bouhadana et William Gilles montrent, comment le droit d’accès aux informations publiques procède d’une concurrence singulière entre ouverture et secret. Pour les collectivités, le défi de l’information se mesure, plus prosaïquement, en ressources mobilisables, en expertise, en temps, comme en témoigne trois praticiens de collectivités différentes. La Suisse, pays des votations, expérimente déjà une modalité nouvelle à différentes échelles locales, en confiant à des panels de citoyens la production de l’information envoyée aux électeurs avant un référendum.

Le rapport de chacun à la connaissance et à l’actualité influence fortement la conversation collective. Il est donc essentiel que la participation cadrée se relie aux échanges sur les réseaux sociaux, juge la chercheuse Stéphanie Wojcik, quand bien même ces plateformes ne sont pas elles-mêmes un lieu de débat rationnel et pacifié. Pas plus, qu’on ne peut ignorer la désinformation, indispensable bataille dont la journaliste Aude Favre a fait un champ d’action citoyen.